Horizon Unplugged , une exposition de Raphaël Moreira Gonçalves & Arash Nassiri & Jonathan Pêpe. Du 15 juin au 13 juillet 2024.

Crédit Ismaël Bazri
Crédit Ismaël Bazri

Que ce soit par leur vision de la fiction et de comment celle-ci peut s’insuffler dans des décors, des objets, en venant questionner le concept du vivant dans ses limites ; que ce soit en grattant le vernis d’une imagerie artificielle pour essayer d’en saisir les moindres traces du soi à l’infini ; ou que ce soit dans l’exploration précise et hypnotique des anomalies d’un territoire presque fantomatique : les frontières entre différents états de la perception du monde physique et intérieur traversent les oeuvres de Raphaël Moreira Gonçalves, Arash Nassiri et Jonathan Pêpe.
Comme une prophétie en 12K, la promesse d’un horizon nacré d’images éternelles sans aucune hiérarchie, tourbillonnant dans les airs, en venant border nos pupilles, se rapproche de plus en plus. Et dans cette danse en boucle, du dernier soir avant la fin du monde qui se répète jour après jour, une subtile odeur de poudre se mélange à celle de la fête. Dans ce mélange étrange une seule certitude subsiste : dans la chute ou l’envol, le mouvement est essentiel dans toutes les célébrations.
Non seulement comme une question technique, mais aussi comme une métaphore de la fête, qu’elle soit joyeuse ou d’une tristesse abyssale. Le mouvement est un élément inhérent à celle-ci, qu’il s’agisse de la danse, des foules en effervescence, ou plus globalement de l’expérience du fait de vivre. Le mouvement est la base qui crée ce trouble où tout peut basculer d’un côté ou de l’autre du mur invisible qui sépare les univers chirurgicaux, les couleurs acides, et les brumes dispersées dans les œuvres des uns et des autres.
Ici, les médiums se chevauchent et les différentes histoires possibles rebondissent d’écran en écran, les expériences plastiques de chacun se calcifient dans ce sous-sol pour ensuite devenir, dispersés dans l’espace, plusieurs petits blocs de pensée emprisonnés dans diverses matières, espaces-temps. Et alors, tels des confettis colorés, nous dansons dans ce qui est la conséquence de leurs entrechoquements, à la lisière de cet horizon qui se précipite violemment sur nous, joyeusement.

Crédit Ismaël Bazri
Crédit Ismaël Bazri