Dans ce dialogue d’œuvres, Amina Bamieh et Pieter Eliëns présentent leurs travaux autour du textile en tant que vecteur de messages.

Les étiquettes textiles dans le travail de Pieter Eliëns proviennent principalement de vêtements de seconde main. Ces mots trouvés sont soigneusement composés en ces fragments textuels pouvant être compris comme des souhaits, des espoirs ou des impératifs. Fixés à leurs vêtements découpés, ils sont suspendus à l’intérieur d’une barrière fragile composée de fins tubes métalliques, à peine maintenus ensemble par de fines cordes et stabilisés par des poids improvisés. Ces barrières peuvent être perçues comme un geste métaphorique : protéger quelque chose ou signaler une zone spécifique.

Amina Bamieh nous invite à découvrir une fresque-collage illustrant sa recherche sur le Tatreez, le style traditionnel palestinien de broderie composé de motifs en point de croix. Cette recherche vise à explorer et à visualiser le pouvoir narratif de ces broderies, et à montrer qu’il s’agit d’une forme de langage, une écriture et une résistance par l’aiguille et le fil.

En ces temps de génocide en cours à Gaza, parler de robes peut sembler futile mais c’est en réalité essentiel. Mettre en lumière la vie palestinienne dans toutes ses expressions — à travers l’art, l’artisanat et la culture — est un acte de soin, de mémoire et de résistance. 

Amina Bamieh est une archiviste, chercheuse et créatrice austro-palestinienne basée entre Paris et Vienne. 

Elle travaille dans le domaine du patrimoine textile et poursuit ses recherches autour des objets d’affection et de la culture matérielle, créant des objets empreints de charme et d’ironie. Ses recherches explorent ainsi la construction identitaire et le corps social dans les contextes qu’elle investit.

Mêlant discours politique et culture pop, elle construit des récits qui brouillent la frontière entre expérience personnelle et identité collective.

Pieter Eliëns est un artiste basé à Paris et résident à POUSH. À travers ses œuvres, il cherche à créer des métaphores qui incitent à réfléchir à notre position en tant qu’êtres humains par rapport aux autres êtres — vivants ou non. Il s’intéresse à la création de sculptures temporaires, utilisant souvent le langage et des matériaux négligés ou trouvés. Par son travail, il tente de révéler la fragilité et la temporalité des matériaux — et, dans un sens plus large, de la vie humaine — pour nous inviter à porter un regard renouvelé sur notre environnement et ceux qui nous entourent.

Cette exposition a lieu dans le cadre des Duwoshows.
Du 3 au 13 septembre 2025, du mercredi au samedi, de 15h à 19h, Rift
Inscription gratuite ici