Exposition minimal, minimal, une proposition d'Yvannoé Kruger. Du 22 mai au 19 juillet 2025.

Crédit Bonjour Garçon studio
Crédit Bonjour Garçon studio

! L'exposition ne sera pas accessible le samedi 12 juillet !

minimal, minimal, dernière exposition sous la Coupole à Aubervilliers, réunit 24 artistes autour d’une réflexion sensible et radicale sur le dépouillement, la trace et les objets manufacturés chargés d’histoires. Après plusieurs expositions abordant des sujets essentiels et nécessaires, minimal, minimal se veut comme une invitation à déplacer son regard vers les formes discrètes et les gestes silencieux qui, eux aussi, témoignent du monde à leur manière. Imaginée par Yvannoé Kruger, minimal, minimal propose un dialogue où des formes simples, des gestes discrets et des matériaux familiers sont investis d’une présence nouvelle et d’une tension poétique particulière. Ce n’est ni un hommage, ni une nostalgie, mais un étrange rappel : quelque chose de brut, de subtil, parfois mélancolique, surgit de l’économie de moyens adoptée par les artistes.

Avec Giorgio Andreotta-Calò, Mathilde Albouy, Estèla Alliaud, Dana-Fiona Armour, Tarek Atoui & Invisible Mountain, Laëtitia Badaut Haussmann, Sami Benhadj Djilali, Alix Boillot, Edith Dekyndt, Florence Jung, Marie Matusz, Nicolas Momein, Jack O’Brien, Frank Perrin, Enrique Ramirez, Luca Resta, Winnie Mo Rielly, Laura Sellies, Ser Serpas, Kirill Savchenkov, Anna Solal, Erwan Sene, Ayman Zedani

Commissariat : Yvannoé Kruger


Informations pratiques



Du 22 mai au 19 juillet 2025 / ! L'exposition ne sera pas accessible le samedi 12 juillet !
Ouverture les vendredis et samedis, 15h-19h
Finissage le mercredi 16 juillet. Visite en présence du commissaire, 18h-21h

Gratuit, lien d'inscription ici

Catalogue ici

Avec le soutien du 19M, Grand Partenaire de POUSH

Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany
Crédit Pauline Assathiany

Après plusieurs expositions traitant de sujets essentiels et nécessaires, minimal, minimal propose une invitation à déplacer son regard vers les formes discrètes et les gestes silencieux qui, eux aussi, témoignent du monde à leur manière.

Lettre d’invitation aux artistes :

On a beau vouloir en finir avec l’histoire de l’art, elle revient toujours, comme un écho, un bruit de fond qu’on croyait avoir mis en sourdine. Aujourd’hui, il flotte quelque chose qui rappelle l’art minimal, un étrange rappel, mais sans que ce soit un retour, ni une simple citation. Ce n’est pas un revival, c’est un déplacement.

L’art minimal des années 1960 voulait couper court : éliminer le superflu, refuser le lyrisme, extraire l’art de la subjectivité. Un geste radical et intellectuel, une manière de faire table rase après le modernisme et la catastrophe de l’histoire. Aujourd’hui, les formes sont simples, les gestes tranchants, les objets manufacturés réapparaissent, mais avec une tension nouvelle, une charge qui les éloigne du minimalisme orthodoxe. Ce qui pouvait être une quête d’essence devient parfois un cri sourd, parfois un effacement.

C’est là que tout bascule. Ce qui relevait autrefois d’un programme esthétique assumé se teinte aujourd’hui d’autres préoccupations. Les oeuvres n’épurent plus pour tendre vers une neutralité, elles creusent, raclent, laissent transparaître des fissures.

Certains s’emparent d’objets trouvés, mais sans le détachement du ready-made. D’autres s’attachent à une rigueur absolue, mais sans l’idéal de pureté d’hier. D’autres encore tentent d’épurer non pour extraire, mais pour mieux révéler. Ce n’est plus l’épure qui est recherchée, mais une forme de concentration, une manière de rendre visible ce qui, autrement, disparaîtrait dans le bruit du monde.

Hal Foster, dans Le Retour du Réel, montre comment les avant-gardes contemporaines ne font pas que répéter celles du passé : elles les réactivent, les déplacent, les infusent d’un nouvel horizon politique et social. C’est peut-être ce qui se joue ici : un geste où l’histoire de l’art n’est pas un poids, mais un terrain mouvant où chacun peut inscrire un pas. Ce qu’il reste du minimalisme, ce n’est peut-être pas un vocabulaire formel, mais une manière d’être face aux choses. Se concentrer sur le presque-rien. Accorder de l’attention à ce qui semble invisible dans un monde saturé. On pourrait voir dans ce dépouillement un refus du spectaculaire, une résistance au trop-plein, ou simplement une autre manière d’habiter les formes.

Pourquoi ce besoin d’épure aujourd’hui ?
Pourquoi ces objets, s’ils ne relèvent plus du ready-made ?
Pourquoi, dans ce geste de moins, y a-t-il parfois plus ?

L’exposition, à Poush, veut donner à voir ces tensions, ces hésitations, ces points d’inflexion. Des oeuvres de récupération côtoient des gestes secs, des interventions brutes, des installations où l’absence pèse autant que la présence. Des artistes majeurs dialoguent avec de plus jeunes pratiques, croisant les perspectives et les territoires, affirmant Paris comme un lieu où ces nouvelles formes prennent corps.

À vous d’y inscrire votre geste.

Yvannoé Kruger