Kenia Almaraz Murillo nous invite à rencontrer « Les Habitants des Rêves ». On croise dans ces huit sculptures de fils et de lumière, des animaux hybrides et des astres, qui occupent des paysages oniriques. Cette série synthétise différents questionnements de l’artiste autour de la diversité de ses médiums. Les installations de fils tendus sur des structures de bois font écho au métier à tisser. On retrouve la lumière LED, personnage à part entière dans ses compositions, qui renvoie un halo dans lequel vibrent les encres colorées. « Les Habitants des Rêves » fusionnent ainsi toutes les pratiques de l’artiste: le tissage avec les fils d’alpaga, la peinture avec les aplats de couleurs, mais aussi le dessin et la sérigraphie. L’artiste opère une sorte de retour à la source, une réflexion holistique sur son langage artistique.

Ces huit monolithes suspendus s’inscrivent dans un nouveau cycle autour de la thématique des rêves. Kenia Almaraz Murillo opère dans ces miniatures lumineuses une traduction de ses carnets de rêves, des états transitoires et spirituels qui habitent son présent. Elle transpose un ensemble de sensations et de perceptions, des matières aux chimères, dans une syntaxe plastique à la lisière entre figuration et abstraction. La sérigraphie est selon ses mots un « rituel alchimique, lent et méditatif »: du mélange des pigments, jusqu’à l’impression directe et définitive. Les aplats de couleurs texturés dessinent des formes symboliques que l’on retrouve dans son travail comme le soleil, la lune, ou encore le feu. Elle compose ses sculptures avec un langage géométrique cinétique: entre fils rigides et ligne courbes, superpositions radicales et dégradés flous. Kenia Almaraz Murillo questionne le sens de l’image à la fois mentale et sensorielle. Dans son travail l’image est plus qu’une représentation: elle devient un espace de révélation du monde, de redoublement de sa présence.